Emmanuelle Mazi-Greffe

Emmanuelle Mazi-Greffe

 

Formation
Econométrie-Statistiques / parcours IRF

Poste
Opératrice Front-office trésorerie et financement court-terme / Agence France Locale

Animateur
Baptiste Bourrat


Pourriez-vous vous présenter afin que les étudiants puissent s’y identifier ?

J’ai commencé par une prépa intégrée à une école d’ingénieur : Maths Sup Maths Spé, pendant 2 ans. Je suis ensuite partie en Licence de Maths générales (maths appliquées et maths fondamentales). C’est seulement après que j’ai intégré l’IFSA avec le master Eco-Stats, filière IRF en deuxième année.

 

Vous travaillez dans la même entreprise dans laquelle vous avez fait votre alternance et stage. J’ai l’impression que c’est le cas de beaucoup d’étudiants. Cela s’est-il fait naturellement ?

J’ai eu un petit coup de chance, j’ai fait mon stage de M1 et mon alternance de M2 dans la même entreprise. Et pendant mon alternance, on m’a proposé un CDI dans un poste qui n’avait rien à voir avec celui de mon alternance. Je m’occupais de tout ce qui est risque financier pendant mon stage et mon alternance et pour mon CDI, c’est vraiment le côté investissement, donc pas de grands liens avec mon alternance.

 

Avez-vous eu des propositions d’autres entreprises ?

Je n’ai même pas cherché autre chose parce que j’ai eu ma proposition de CDI quatre mois après le début de mon alternance et comme c’était un poste qui m’intéressait beaucoup, je n’ai pas cherché ailleurs.

 

Vous avez suivi le parcours IRF, trouver une alternance a-t-il facile ou avez-vous été concurrencé par d’autres formations comme l’actuariat par exemple ?

Alors le forum c’est le moment de joie où les entreprises nous font comprendre que notre profil ne les intéresse pas et qu’ils sont là pour les futurs actuaires. Donc en Eco-Stat il ne faut pas trop compter sur le forum pour trouver une alternance ou un stage. L’avantage c’est qu’il y a beaucoup d’offres qui passent par l’ISFA tout au long de l’année par mail. C’est comme ça que j’avais trouvé mon stage. Je n’avais pas retenu l’offre mais Diana (la responsable du master 2 IRF) m’a dit que ça pourrait m’intéresser au vu de ce que je voulais faire.

 

Vous travaillez à l’Agence France Locale. Il s'agit d'une banque assez récente accordant des prêts aux collectivités locales. Ce n'est pas forcément la première entreprise à laquelle on pense pendant ses études. Pourriez-vous nous en dire plus sur cette dernière ?

Maintenant, nous sommes reconnus comme Banque de Développement, ce qui est différent des banques particulières comme la BNP etc. Nos seuls clients sont les collectivités locales françaises (les villes, les métropoles…) et notre seule activité est de leur faire des prêts, c’est un mode de fonctionnement assez particulier. Mais tous les jobs qu’on trouve dans une banque se retrouvent aussi à l’Agence France Locale. L’équipe commerciale qui gère les relations avec les collectivités, l’équipe juridique qui gère tous les contrats, l’équipe informatique, l’équipe de communication, l’équipe de risque. Puis il y a toute la partie qu’on appelle front-office, mon chef et moi par exemple s’occupons des investissements. On investit l’argent sur les marchés. Il y a l’équipe qui va venir lever des fonds sur les marchés etc. On est tout petits, à peu près 40 mais à 40 on fait tourner une banque entière.

 

Ce n’est pas toujours facile de se représenter ce que l’on fait dans tel ou tel métier lorsqu’on est étudiant. Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste le métier que vous avez effectué pendant votre alternance et votre métier actuel ?

En alternance, tous les cours de programmation de M1 et M2 m’ont vraiment servi pour le traitement des données. Que ce soit du VBA ou du Python, il y a beaucoup de traitement de données à faire (les nettoyer…). Puis il y avait tout ce qui est reporting réglementaire à faire au niveau des autorités. Dire ce qui sort et pourrait impacter notre service. Il y avait une veille sur tout ce qui est blanchiment d’argent et terrorisme. Et comme nous sommes de petites équipes, nous avons des missions extrêmement variées, alors qu’ils sont plus spécialisés dans les grandes banques. Pour une alternance, c’était l’occasion de découvrir un peu tout, mais ça ouvre moins de portes que dans une grande banque.

Pour mon métier actuel, l’essentiel de mon temps est d’être sur les marchés, regarder ce qu’il se passe et essayer de faire des prévisions en fonction de nos objectifs, du risque qu’on est prêt à prendre… Ce n’est pas non plus du trading dans le sens où nous ne prenons pas de risques inconsidérables, nous ne sommes pas dans la spéculation. C’est ce qui nous différencie du trading. A côté de ça il y a la partie financement court terme, de 1 jour à 364 jours où c’est plus de l’optimisation, j’essaye d’arbitrer le marché.

 

Les connaissances accumulées au cours du master sont-elles directement utilisées ou y a-t-il des formations une fois embauché ?

N’importe quel métier s’apprend sur le tas. Les cours font la théorie et derrière, il y a la pratique. Mais ça offre de bonnes bases, sur tout ce qui est programmation, c’est très important. On ne s’en rend pas compte mais je sais que ça m’a bien servi (et ça me sert encore aujourd’hui). Pour tout ce qui est théorie financière, ça permet de comprendre comment ça marche, comment les produits sont évalués, comment leurs prix sont déterminés etc. Mais le reste s’apprend avec l’expérience. Excel/VBA est vraiment important, dans n’importe quelle entreprise on l’utilise tout le temps. J’ai aussi beaucoup de collègues de promo qui sont partis dans des métiers vraiment axés programmation. Pour les systèmes d’information pour les grandes banques, tout ce qui est trading etc. ils vont faire tout le codage informatique pour l’outils demandé. C’est une opportunité pour ceux qui aiment déjà ça, il y a énormément d’opportunités comme ça.

 

Vous avez passé la certification AMF, qui est utile à de nombreux métiers de la finance. Pourriez-vous nous parler de l’épreuve ?

Il y a un énorme livre avec 12 ou 13 chapitres qui couvre toutes les notions de banque, assurance. Cela va des produits financiers jusqu’à la règlementation, l’éthique, le blanchiment d’argent. Puis il y a un QCM de 200 questions divisées en 2 catégories où il faut obtenir un minimum de 80% de bonnes réponses à chaque catégorie pour obtenir la certification. C’est plutôt facile mais c’est bien de le faire. Cela permet d’avoir des notions sur pas mal d’aspects de la finance. C’est la première formation que j’ai choisie avec mon entreprise car elle me paraissait la plus logique. Après il y des étudiants qui se lancent dans le CFA, c’est l’une des formations les plus cotées de la finance, c’est le top du top. Mais c’est sur 3 ans et c’est énormément de travail.

 

Souhaitez-vous aborder d’autres points ?

Faites-vous un réseau, LinkedIn est super important. Essayer de vous faire un maximum de réseau car c’est un milieu qui ne fonctionne que comme ça. Même s’il y a beaucoup de personnes en finance, on ne s’en rend pas compte mais tout le monde se connait.